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©mj_photographieeLa Lettre du Violet : “Sylla bien qui rira le dernier”

La rédaction du site LesViolets.Com souhaite absolument vous donner la parole. Au quotidien, nous vous proposons de publier VOS articles en Une du site dans notre rubrique "La Lettre du Violet". Voici une nouvelle lettre, signée Pantxi Solex :

« C’est en perdant quelque chose que l’on se rend compte à quel point on y tient » dit le fameux proverbe trouvé sur Google. Et je ne parle pas là de Ça Cartoon, Jacques Chirac ou de la Minute de JB, mais bien d’Issiaga Sylla.

Sylla — surnommé affectueusement « Sylla » — aura autant marqué les esprits par sa VMA de cycliste propre que par ses centres vers le Pic du Midi. Gaucher pratiquant, d’aucuns ont vite fait de le réduire à un vaillant marathonien. Les cons. Sylla, c’est d’abord 4,85 passes progressives par 90, ce qui le place dans les 4% les plus performants au poste en Ligue 1. Sans sa capacité à passer sous pression, on ne serait peut-être pas là aujourd’hui.

Sylla, c’est aussi la lecture des espaces et la compréhension du jeu. Quand d’autres gauchers jouent un remake d’Interstellar, lui fluidifie le jeu, multipliant les dédoublements intérieurs et extérieurs — souvent à vide —, les rotations et les combinaisons dans les petits espaces. Son repositionnement en faux-pied dans un couloir orphelin depuis le départ de Ngoumou, en plus de lui ouvrir des lignes de passes courtes et donc de neutraliser son point faible, a ouvert cette contrée sauvage qu’on appelle l’intérieur du terrain, réservée jusque-là aux joueurs d’élite comme William Vainqueur, donnant plus de variété au jeu de position de Carles Martinez Montanier.

Mais peut-être que le plus remarquable chez lui, c’est sa constance. Branco a raté des matchs. Rouault a raté des matchs. Même Dewaest a raté des matchs. Mais Sylla ? Ces deux dernières saisons, je n’ai pas le souvenir qu’il ait fait un match au-dessous de moyen. Peut-être parce que même quand ses pieds sont en veille, il se hisse dans les 5% des meilleurs latéraux de L1 en termes d’interceptions et de tacles grâce à son sens du placement. Ça et une grosse paire. Quand les autres coulent, lui reste à flot, un peu comme Lolo Ferrari, mais vivant.

Alors pourquoi ce délit de sale gueule ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que la prochaine fois que quelqu’un demandera comment Sylla a passé sept saisons en Ligue 1 sans avoir le niveau Ligue 1, soit trois de plus que Toko-Ekambi, je lui répondrai : parce qu’il est le héros que Toulouse mérite, mais pas celui qu’il faut à ses citoyens.

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